85 années à défendre les droits des travailleurs
Le Syndicat national des employés de garage du Québec célèbre en 2022 sa 85e année à défendre les droits des travailleurs. C’est l’occasion parfaite de faire un retour sur les événements marquants qui sont survenus depuis toutes ces années d’existence.
Un syndicat d’allégeance religieuse qui revendique son indépendance
L’histoire du SNEGQ débute en 1937 avec le Syndicat catholique des employés de garage du district de Québec. À l’époque, un représentant de l’Église catholique devait obligatoirement y siéger et afin d’être membre il fallait être catholique pratiquant. Rapidement, en 1938, le syndicat rejoint les rangs de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC) qui deviendra plus tard la CSN. Malgré son nom, l’organisation syndicale se démarque par son désir de positionner l’intérêt des travailleurs comme objectif premier, plutôt que l’intérêt religieux.
Les grands bouleversements des années 60 et de la Révolution tranquille au Québec ont engendré dans la province une perte d’autorité de l’Église. Le syndicat ne fait pas exception à ce mouvement et prend la décision de changer son nom en 1964 afin d’y retirer le mot catholique et de le remplacer par national. L’organisation adopte donc son nom d’aujourd’hui, soit le Syndicat national des employés de garage du Québec. Le 13 septembre 1972, après 35 ans d’existence, le SNEGQ prend une décision basée sur l’intérêt de ses membres et se désaffilie de la CSN pour rejoindre la Centrale des syndicats démocratiques (CSD). À ce jour, le SNEGQ est toujours affilié à la CSD.
L’apport du SNEGQ durant des conflits de travail majeurs
Un prêt aux travailleurs de la mine d’Asbestos
Le SNEGQ a toujours eu à cœur le bien-être des travailleurs de l’industrie des services automobiles, mais aussi de tous les travailleurs vulnérables pour lesquels les droits ne sont pas respectés. Cette vision se concrétise en 1949 lorsque les membres consentent un prêt de 1 000 $ sans intérêt aux travailleurs de la mine d’Asbestos. Cette somme est importante pour l’époque si l’on considère que la caisse syndicale s’élève à 50 $ 10 ans plus tôt. La grève de la mine d’Asbestos a été un moment décisif au Québec avec un conflit qui fut l’un des plus longs et des plus violents de son histoire.
Près de la moitié des concessionnaires de Québec en lock-out
Lors des négociations pour le renouvellement de la convention collective de Québec en 2002, le regroupement de la partie patronale se présente à la table de négociation avec des demandes déraisonnables, comme l’abandon de la semaine de 4 jours. Les 850 travailleurs et 28 concessionnaires visés par la convention collective se retrouvent ainsi en lock-out le 11 décembre 2022 ce qui représentait près de 80 % des employés de garage de la région. Les syndiqués tiennent bon tout au long du conflit, notamment grâce à leur allocation de grève du SNEGQ. l’organisation syndicale prouve encore une fois son pouvoir de négociation avec une conclusion somme toute positive en 2003, 43 semaines plus tard. Malgré un coût estimé à près de 8 M$, aucun congédiement n’est enregistré, la semaine de quatre jours est maintenue et les augmentations salariales s’élèvent à 4,1 %.
Un régime d’assurances collectives et de retraite qui change la donne
Dès 1954, un régime d’assurances collectives voit le jour sous l’égide du comité paritaire. À ce moment, le coût est de 1,25 $ pour l’employeur et 1,25 $ pour le travailleur. Aujourd’hui, le régime est fréquemment ajouté lors de la négociation d’une nouvelle convention collective. Le régime regroupe tous les membres pour une plus grande force de négociation auprès des assureurs et advenant un conflit de travail, il est aussi possible de maintenir les protections.
Le régime complémentaire de retraite est implanté quant à lui en 1986 dans le but de permettre aux salariés de se prévaloir d’une source supplémentaire de revenu à la retraite leur garantissant plus de liberté. Après 46 ans de travail, Michel Bernier, retraité de la Société de Transport de Lévis, témoigne de la différence qu’apporte le régime complémentaire de retraite dans sa vie.
Le SNEGQ aujourd’hui
Toute l’équipe du SNEGQ continue à faire respecter les droits des travailleurs et à améliorer les conditions de travail pour les salariés de l’industrie des services automobiles. Les chiffres parlent d’eux-mêmes, en 1952, un compagnon mécanicien pouvait espérer gagner 1,35 $ par l’heure. Aujourd’hui en 2022, c’est plutôt un salaire de 43,42 $ qui peut être obtenu.
Pour en apprendre davantage sur ceux qui font partie de l’équipe du SNEGQ, vous pouvez consulter la section Portraits de la page Nouvelles.